Fleuve, eaux lentes

INTITULE OFFICIEL DE L’HABITAT :

Rivières, canaux et fossés eutrophes des marais naturels (code 3150)


Fossé inter-parcellaire dans la prairie de l’Anglée (photo : E. Champion)

STATUT

Au niveau européen :

Habitat menacé (Annexe I de la Directive Habitats, code 3150)

En région Poitou-Charentes

  • Valeur patrimoniale régionale :
  • Niveau de rareté :
  • Niveau de Menace :

REPARTITION

  • Sur le site : 

    Basse Antenne, au niveau de sa confluence avec le fleuve Charente.


Répartition de l’habitat 3150 dans le site

  • Sur d’autres sites Natura 2000 français :

    Carte  du Cahier d’habitats National

 

PHYSIONOMIE-ECOLOGIE

L’habitat caractérise avant tout les rivières lentes de plaine et les bras morts plus ou moins déconnectés des grands fleuves aux eaux riches en nutriments (eutrophes), voire surchargées (hypertrophes). Les fossés des systèmes alluviaux et des grands marais sont également inclus.

La variabilité de l’habitat est importante ; elle dépend de plusieurs facteurs fondamentaux et s’exprime par des faciès végétaux assez diversifiés, souvent marqués par la dominance d’un faible nombre d’espèces :

  • la largeur du cours d’eau : dans les cours d’eau larges (Charente) les macrophytes enracinés et /ou submergés sont dominants alors que dans les fossés, les espèces flottantes (lentilles) sont très recouvrantes ;
  • l’éclairement : en situations éclairées, le développement végétal (phanérogames) est important alors que dans les sites ombragés, la végétation est moins diversifiée et ne colonise que les endroits les moins profonds ;
  • la profondeur et la vitesse du courant : en cas de courant, les hydrophytes flottants régressent ;
  • la nature des sédiments du fond (granulométrie, importance de l’envasement) ;
  • les caractéristiques physico-chimiques de l’eau : minéralisation, pH, degré trophique

 

ESPECES INDICATRICES

  • espèces aquatiques : Potamot pectiné Potamogeton pectinatus, Potamot noueux Potamogeton nodosus, Potamot perfolié Potamogeton perfoliatus, Cératophylle immergé Ceratophyllum demersum, Myriophylle en épi Myriophyllum spicatum, Nénuphar jaune Nuphar lutea, Petite lentille d’eau Lemna minor, Grande naïade Najas marina
  • espèces amphibies : Jonc des tonneliers Schoenoplectus lacustris, Sagittaire à feuilles en flèche Sagittaria sagittifolia

 

Nénuphar jaune (photo : J. Terrisse)

VALEUR BIOLOGIQUE ET ESPECES ASSOCIEES

Sur le plan botanique, l’intérêt de l’habitat est limité à la présence de quelques hydrophytes peu communs comme la Grande naïade Najas marina (très abondante localement dans la Charente) ou le Potamot perfolié Potamogeton perfoliatus, devenu, lui, très localisé. 

Pour la faune, l’habitat joue un rôle de lieu de vie, de site de reproduction et de corridor essentiel vis-à-vis de plusieurs groupes : mammifères (Loutre, Vison), poissons, libellules...

La Loutre (photo : C. Guihard LPO)

MENACES

L’enrichissement trophique de cet habitat naturellement eutrophe est le principal problème rencontré : celui-ci entraîne une forte réduction de la diversité des herbiers d’hydrophytes au profit de quelques espèces pollu-résistantes (le Potamot pectiné, notamment). 

L’invasion de l’habitat par des espèces végétales exotiques constitue une autre menace sérieuse : le Myriophylle du Brésil et la Jussie, deux plantes originaires des zones subtropicales du Nouveau Monde, sont aujourd’hui bien implantées dans le Val de Charente. De même, la prolifération d’espèces animales introduites (Ragondin et écrevisses américaines surtout) peut avoir un impact sévère sur la végétation structurant l’habitat.

ELEMENTS DE GESTION

La santé de l’habitat dépend avant tout de la gestion du bassin versant. La conservation d’un espace-tampon entre le lit mineur, les berges et les milieux intensifiés riverains apparaît comme indispensable.

En cas d’envasement excessif ou de végétation trop invasive (fossés), des curages localisés et peu intenses peuvent favoriser le retour à des faciès plus jeunes et plus diversifiés.

En savoir plus...

 

Auteur : Jean Terrisse - LPO 2007

Crédit photographique : Emmanuelle CHAMPION, Jean TERRISSE

Cartographie SIG : Jean TERRISSE - LPO 2007