Sur les conseils de la LPO, le Conseil Général de Charente-Maritime a aménagé 2 ouvrages d’art classés en « risque maximal » de collision routière pour le Vison d’Europe.
Petit mammifère carnivore, le Vison d’Europe appartient à la famille des mustélidés comme la Martre ou la Belette. Cet animal de petite taille (en moyenne 900 g pour les mâles et 500 g pour les femelles) possède un pelage caractéristique presque uniformément brun foncé à l’exception d’une petite tache blanche sur le menton.
Cependant, la population du site Natura 2000 est très faible : elle est estimée à quelques individus tout au plus. Les causes probables de sa régression sont la dégradation des habitats (régression des zones humides, recalibrage des cours d’eau, pollution de l’eau) et la mortalité routière qui représente 65 % des causes de mortalité.
Les problèmes liés aux routes se situent à chaque franchissement de rivière, fleuve, fossé ou zone inondable. Strictement inféodé au lit majeur des fleuves et des cours d’eau, autour desquels s’organise son domaine vital : le Vison se déplace sur son territoire en suivant les berges. Si la berge est interrompue par un pont, il monte sur la chaussée plutôt que de se mettre à l’eau. C’est là qu'il se fait tuer. Or les densités de population sont devenues si faibles que la mort d’un seul vison peut compromettre la survie de tout le noyau de population.
En 2006, une étude des points de collision routière potentiels, en lien avec une étude de réaménagement des axes routiers a fait apparaître plusieurs points noirs sur le site Natura 2000, dont un point en « risque maximal », situé sur la RD 939 au nord de Matha.
Informé par la LPO le Conseil Général a décidé de réaliser des aménagements pour permettre le passage de la faune et éviter ainsi les mortalités routières. La Direction des Infrastructures du Département (DI) à Saint Jean d’Angély a coordonné les travaux d’aménagement.
En octobre 2010, l’entreprise posait les premières planches formant le passage en bois sous un pont. Désormais, ce sont 320 m de voie qui ont été aménagés pour le vison : des passerelles en bois sous 2 ponts et une clôture pour empêcher l’animal de traverser la route. A la fin des travaux, un suivi scientifique des espèces sera mené pour connaître précisément les fréquentations des ouvrages et mesurer l’efficacité de l’aménagement.
Pour en savoir plus :
- Plan de restauration du Vison d’Europe (actions de protection et de restauration des habitats, mesures réglementaires)
https://www.oncfs.gouv.fr/Contribuer-a-la-sauvegarde-de-la-biodiversite-ru170/Les-plans-de-restauration-et-la-DR-Sud-Ouest-ar446