Le Vison d'Europe

Vison d'Europe (Mustela lutreola)

CODE NATURA 2000 : 1356

Le Vison d’Europe, menacé d’extinction au niveau mondial (photo : Gilles Martin)

STATUT

  • Annexe II et IV de la directive Habitats-Faune-Flore CEE 92/43 - espèce de conservation prioritaire 
  • Protégé au niveau national
  • Liste Rouge Mondiale : Menacé d’extinction
  • Liste Rouge Nationale : En danger

 

REPARTITION

  • Sur le site Natura 2000 :

    Il fréquente vraisemblablement l’intégralité du site, avec une prédominance pour la partie du lit majeur entre Matha et la confluence de l'Antenne avec la Charente où les milieux naturels sont en meilelur état de conservation.


Habitat fréquenté sur le site

 

  • En France :

    Espèce en forte régression en France qui n’est plus connue aujourd’hui qu’en Poitou-Charentes (Charente et Charente-Maritime) et en Aquitaine.
    Carte de sa répartition en France (Ministère en charge de l'environnement)

 

Vison (Orlac, 13-11-08) ; Il utilise la trappe d’échappement spécifiquement aménagée dans une cage-piège à Ragondin (photo : Stéphane Duvernois)

 

DESCRIPTION

  • Taille : 30-40 cm pour le corps ; 12-18 cm pour la queue.
  • Poids : 0,4-1 kg.
  • Pelage de couleur sombre uniforme (poil de bourre et poil de jarre) avec des tâches blanches sur le menton et les lèvres supérieures.
  • Longévité : méconnue.

Le Vison d’Europe, le Vison d’Amérique (espèce introduite et envahissante) et le Putois d’Europe se ressemblent : ne les confondez pas !

 

HABITATS FREQUENTES

Le vison d'Europe est directement lié aux milieux aquatiques courants ou stagnants, et aux milieux riverains (ouverts ou boisés).

La rivière principale constitue l'axe central de son territoire, le long de laquelle il se déplace sur les berges (sans se mettre à l'eau).

 

BIOLOGIE

Reproduction :

Accouplements généralement autour de janvier-février.
La durée de gestation varie de 35 à 72 jours (ovo-implantation différée).
Entre mars et juin, la femelle met au monde 2 à 7 jeunes qui ne seront sevrés qu’à la fin de l’été.

Hors des périodes de reproduction, les visons vivent généralement solitaires.

Gîtes :

Les gîtes sont généralement proches de l’eau. Il s’agit généralement de touffes de végétation palustre ainsi que de ronciers. Utilise aussi des cavités entre les racines des arbres, des terriers, des tas de bois.

Technique de chasse :

Chasse généralement de nuit, essentiellement en bordure de l’eau, en recherchant activement ses proies.

Alimentation :

Régime très diversifié (sans spécialisation) :

  • amphibiens
  • rongeurs
  • poissons
  • oiseaux

Le régime alimentaire varie en fonction de la saison et de la disponibilité en proies.

 

MENACES

 

  • Destruction ou modification des milieux aquatiques et des zones humides ;
  • piégeage ou destruction lors de campagnes de limitations de « nuisibles » ;
  • fragmentation des zones humides ;
  • action d’agents pathogènes (maladie aléoutienne) ;
  • collisions routières.

Etat de la régression des populations de Vison en Europe :

   

En marron : Répartition actuelle - En jaune : répartition historique

 

Les collisions routières : une menace grave pour les Loutres et les Visons (Photo P. Jourde, LPO)

  Lire l'article paru dans Sud-Ouest (27 août 2009)

 

 

Documents téléchargeables

  • Deuxième plan national de restauration du Vison d’Europe 2007-2011 : télécharger ici (1.662 Ko)
  • Guide méthodologique pour la prise en compte du Vison d’Europe (DIREN Aquitaine, 2004) : télécharger ici (1.349 Ko)

 

En savoir plus...

 

Un Vison mâle fait vigoureusement savoir son mécontentement durant les quelques minutes nécessaires aux relevés biométriques (poids, âge, sexe...) - Orlac, 13-11-08 (Photo : Stéphane Duvernois)



Auteur de la fiche : Philippe Jourde - LPO 2007

 

 

COMMENT LE SAUVER DE L'EXTINCTION ?

 

  • Restaurer les milieux aquatiques et les zones humides : eaux de bonne qualité, niveaux d'eau et débits suffisants toute l'année...

 

  • S'assurer que ces milieux soient connectés entre eux (corridors...) ;

 

  • Adapter les ponts :
    • les berges doivent être connectées entre elles sous le pont (conserver la berge ou créer une banquette ou fixer une tablette si besoin) pour éviter que l'animal soit tenté de quitter la berge pour franchir l'ouvrage ;
    • contre la route, un grillage à mailles inférieures à 5cm de diamètre (ou tout autre dispositif) doit empêcher l'animal de traverser la chaussée (limitation des collisions) ;

 

  • Mettre en place des zones refuge et limiter les activités perturbatrices :
    • préserver des zones humides de grande taille non ouvertes à la fréquentation touristique... ;
    • le long des cours d'eau, préserver tous les 15 à 20 mètres linéaires, des bosquets denses (broussailles, buissons, ronces...) lui servant de refuges et zones de reproduction

 

  • Privilégier le piégeage sélectif lors des campagnes anti-ragondins (pièges cages équipés d'une trappe d'échappement de 5 cm de diamètre permettant aux femelles allaitantes de s'échapper) et désinfecter les pièges après toute capture de mustélidé, et en particulier de vison.