Les pelouses calcaires sèches

INTITULE OFFICIEL DE L’HABITAT

Formations herbeuses sèches et semi-naturelles, et faciès d’embuissonnement sur calcaires


Les pelouses calcaires sèches des Chaudrolles (photo : E. Champion)

STATUT

En europe :

Habitat menacé (Annexe I de la Directive Habitats, code 6210)

En Région Poitou-Charentes :

  • valeur patrimoniale régionale :
  • niveau de rareté régionale :
  • niveau de menace :

REPARTITION

Sur le site :

L’habitat est uniquement localisé au coteau des "Chaudrolles" sur la commune de St-Sulpice-de-Cognac (20 ha), en rive droite de l'Antenne.

Répartition de l'habitat sur le site

 

Sur les autres sites Natura 2000 français :

CARTE (fiche du cahier d’habitats)

 

PHYSIONOMIE-ECOLOGIE

Pelouses rases, plus ou moins écorchées (le recouvrement de la végétation atteint rarement 100% et laisse voir une partie du sol), dominées en général par des graminées sociales - fétuques, brome ou brachypode - mais incluant de nombreuses dicotylédones aux couleurs souvent vives : jaune des hippocrépides et des coronilles, rose des liserons et des germandrées, bleu des scabieuses et des catananches.

Les herbacées vivaces composent l’essentiel de la biomasse, accompagnées de quelques sous-arbrisseaux comme l’Armoise blanche (Artemisia alba) ou l’Immortelle stoechas (Helichrysum stoechas) alors que la présence sporadique d’espèces crassulescentes (genre Sedum) signale généralement l’affleurement d’une dalle rocheuse.

Les espèces annuelles sont quasiment absentes, sauf dans les rares parcelles faisant encore l’objet d’un pâturage.

ESPECES INDICATRICES

Monocotylédones : Brome dressé (Bromus erectus), Fétuque marginée (Festuca marginata), Brachypode penné (Brachypodium pinnatum), Laîche glauque (Carex flacca)
Dicotylédones : Germandrée petit-chêne (Teucrium chamaedrys), Germandrée des montagnes (Teucrium montanum), Hippocrépide à toupet (Hippocrepis comosa), Séséli des montagnes (Seseli montanum), Epiaire raide (Stachys recta).

VALEUR BIOLOGIQUE ET ESPECES ASSOCIEES

L’intérêt floristique des pelouses calcicoles du site, très élevé, est dû à la présence de plusieurs espèces végétales, méridionales et proches de leur limite nord en France

  • Orhis odorant (Orchis fragrans) : seule station charentaise de l'espèce
  • Crapaudine de Guillon (Sideritis peyrei ssp.guillonii)
  • Astragale de Montpellier (Astragalus monspessulanus)
  • Pallénis épineux (Pallenis spinosa)
  • Liseron cantabrique (Convolvulus cantabrica)
  • Armoise blanche (Artemisia alba)
  • Lin raide (Linum strictum)
  • Orobanche de la germandrée (Orobanche teucrii)
  • Catananche bleue (Catananche caerulea)
  • Biscutelle de Guillon (Biscutella guillonii).

L'Orchis odorant : les Chaudrolles hébergent la seule station charentaise de l'espèce (50 à 100 pieds fleuris selon les années) - photo L. Précigout


La Biscutelle de Guillon : une espèce micro-endémique du centre-ouest de la France (photo : J. Terrisse)

 

MENACES

La physionomie actuelle du coteau des Chaudrolles est la résultante de plusieurs siècles d'exploitation de la pierre calcaire, ici affleurante. Entre les carrières souterraines, à ciel ouvert, les pelouses calcaires se sont maintenues.

Pourtant, à l'abandon du site, les pelouses ont commencé à lentement évoluer vers des boisements thermophiles. Genévriers, chênes verts... ont remplacé presque partout la végétation rase qui constitue les pelouses calcaires, n'en laissant que quelques secteurs encore en bon état.

 

ELEMENTS DE GESTION

Les stades juvéniles de ce type de pelouse étant les plus riches, il importe avant tout de lutter contre le vieillissement du tapis herbacé : le pâturage - idéalement par des moutons ou des chèvres de races rustiques - constitue l’outil le plus approprié.
Le cas échéant, une phase de restauration peut être nécessaire dans le cas des pelouses les plus évoluées : débroussaillage manuel ou mécanique avec exportation des produits de coupe. Dans tous les cas, le brûlis doit être proscrit car il stimule la pousse des espèces envahissantes. Par ailleurs, la proximité des habitations rend cette technique localement impropre.

Aussi, dès la mise en oeuvre du Document d'objectfis Natura 2000, des chantiers de restauration (débroussaillage manuel) ont été conduits par Charente-Nature, la Société Française d'Orchidophilie et la LPO. Ils ont permis la réouverture de plusieurs secteurs.

La commune de St-Sulpice-de-Cognac a ensuite signé un contrat Natura 2000  : ainsi, chaque année, les équipes communales réalisent un entretien spécifique de la végétation par fauche, après la période de floraison de l'Orchis odorant. La commune perçoit une compensation financière qui lui permet de consacrer temps et matériel à ces travaux.

Depuis 2005, les secteurs restaurés ont retrouvé une végétation riche et diversifiée. Il sera peutr-être possible à l'avenir de conduire d'autres chantiers ponctuels pour réhabiliter quelques secteurs supplémentaires.

En savoir plus...

-  Fiche générique 6210b du Cahier d’Habitats National
-  Fiche 6210-12 du Cahier d’Habitats National

Auteur : Jean Terrisse - LPO 2007
Crédit photographique : Emmanuelle CHAMPION, Jean TERRISSE, Olivier ALLENOU
Cartographie SIG : Jean TERRISSE - LPO 2007