La Lamproie fluviatile

Lampetra fluviatilis (L. 1758)

CODE Natura 2000 : E1099



Une petite population de Lamproie fluviatile se reproduit dans la Seugne (photo : H-Carmie-Photothèque ONEMA)

STATUT

-  Annexe II & IV de la directive Habitats-Faune-Flore CEE 92/43
-  Espèce protégée au niveau national
-  Liste rouge mondiale
-  Livre Rouge National : Vulnérable

RÉPARTITION

  • Sur le site Natura 2000 :

    Présente dans l'Antenne, de quelques kilomètres en aval de la source jusqu'à la confluence avec la Charente (répartition identique à celle de la Lamproie de Planer)

Répartition sur le site

  • En France :

    La Lamproie de rivière est rare en France et ne se reproduit que dans quelques cours d’eau débouchant sur l’Atlantique et la Manche.
    Les principales populations s’observent dans le bassin de la Garonne et de la Loire. Quelques rares petits fleuves méditerranéens sont occupés mais les populations du Rhin ont disparu.

    Carte (Ministère en charge de l'Environnement)

DESCRIPTION

  • Taille : 25-35 cm
  • Poids : 30-50 g
  • Description : En forme d’anguille munie d’une bouche en forme de ventouse, la Lamproie de rivière est de couleur brun-verdâtre sur le dos dépourvu de marbrures,et plus claire sur le ventre et les flancs. Sept paires d’orifices respiratoires se situent en arrière des yeux, séparés par une narine médiane. La deuxième nageoire dorsale est contiguë à la caudale. La larve est dépourvue d’yeux.



Détail de la tête d’une lamproie fluviatile (photo : H-Carmie-Photothèque ONEMA)

 

HABITATS FRÉQUENTÉS

La Lamproie de rivière vit en mer sur le plateau continental mais se reproduit dans les rivières, dans des secteurs à courant vif, sur des bancs de graviers.

La larve vit enfouie dans les sédiments des rivières de ponte.

 

BIOLOGIE

Période de présence :

Les animaux reproducteurs s’observent en rivière à partir de la fin de l’hiver. Ils remontent le courant de nuit pour s’installer sur les sites de reproduction.

Reproduction :

La période de reproduction s’étend de mars à mai.

Le nid, plus petit que celui de la Lamproie marine et plus grand que celui de la Lamproie de Planer, est creusé en forme de cuvette dans un banc de graviers.

Lors de l’accouplement, la femelle s’agrippe à l’aide de sa bouche en forme de ventouse à une pierre. Le mâle se fixe à sa partenaire et féconde les œufs. La ponte s’étale sur plusieurs jours et se compose de plusieurs centaines de milliers d’œufs. Une fois l’espèce perpétuée, les deux adultes meurent.

Les larves se développent enfouies dans les sédiments durant 3 à 5 ans.

Après leur transformation, elles regagnent la mer où elles vivront durant probablement 2 à 3 ans en parasitant des poissons.

Régime alimentaire :

Les adultes vivent en parasites sur de nombreuses espèces de poissons auxquelles elles se fixent par leur ventouse dentée. Les larves se nourrissent de microorganismes aquatiques.

 

PAR QUOI EST-ELLE MENACEE ?

  • Altération de la qualité et de la ressource en eau ;
  • Artificialisation des cours d’eau par la mise en place de barrages et la suppression des embâcles ;
  • Colmatage des frayères par des sédiments (augmentation de la charge en sédiments par l’agriculture intensive en bord de cours d’eau, diminution du courant par amoindrissement du débit)
  • Pollution des cours d’eau et eutrophisation.

Le saviez-vous ?

Les lamproies ne sont pas des "vrais" poissons mais des cyclostomes : elles ne possèdent ni écailles, ni mâchoires, ni nageoires paires, ni même de colonne vertébrale osseuse.

Elles ont la forme d’une anguille. Leur bouche forme une ventouse circulaire, garnie de dents, qui leur sert soit à se fixer sur le poisson qu’elles parasitent, soit à filtrer la vase pour se nourrir.

Pour distinguer Lamproie marine et Lamproie fluviatile, il est nécessaire de compter les dents du disque buccal.

 

Bouche de Lamproie marine (photo : Yann Davitoglu)

 

En savoir plus...

Fiche du Cahier d’Habitats National


Auteur de la fiche : Philippe Jourde - LPO 2007

 

 

 

QUE PUIS-JE FAIRE POUR ELLE ?

 

  • Restaurer le fonctionnement naturel des cours d’eau  :  supprimer les barrages (seuils de moulins infranchissables...), préserver les méandres, préserver la quantité d'eau et en particulier le débit d'étiage...

 

  • Créer des bandes d’herbes en bordure des cultures pour éviter le lessivage des sols nus (labours) par les pluies, replantation des haies dans le bassin versant, restauration des ripisylves (maintien des berges et ressource alimentaire) ;

 

  • Limiter les prélèvements d’eau par les cultures irriguées pour permettre un débit suffisant ;

 

  • Restaurer des zones favorables à la reproduction (fonds caillouteux, non colmatés...).