Ruisseaux et rivières courantes

INTITULE OFFICIEL DE L’HABITAT :

Ruisseaux et petites rivières eutrophes neutres à basiques (code 3260)



L'Antenne (photo : E. Champion)

 

STATUT

Au niveau européen :

habitat menacé (Annexe I de la Directive Habitats, code 3260)

En région Poitou-Charentes

  • Valeur patrimoniale régionale :
  • Niveau de Rareté :
  • Niveau de Menaces : 

 

REPARTITION

Sur le site :

Antenne et l'ensemble de ses affluents

 



Répartition potentielle maximale de l'habitat sur le site

Sur les autres sites Natura 2000 français :

CARTE  (source : fiche du Cahier d’habitats)

 

PHYSIONOMIE-ECOLOGIE

L’habitat est typique des ruisseaux et petites rivières de plaine, de courant faible à moyen et aux eaux eutrophes, à pH neutre ou basique et teneur variable en nitrates. La variabilité est importante et dépend de divers facteurs écologiques dont les modalités génèrent des faciès végétaux assez distincts :

 

  • l’éclairement : en situation éclairée, les phanérogames peuvent être abondantes avec mélange d’hydrophytes (plantes aquatiques) comme les callitriches et d’amphiphytes (plantes amphibies) ; dans les secteurs ombragés, les phanérogames régressent au profit des bryophytes ;
  • le courant et la profondeur : en situation de ralentissement du courant, les hydrophytes flottants (lentilles, Azolla) ou faiblement enracinés (Cératophylle) peuvent prendre de l’importance ; dans les secteurs les moins profonds (seuils rocheux), les plantes amphibies - Ache nodiflore Apium nodiflorum, Myosotis des marais Myosotis scorpioides, Sagittaire Sagittaria sagittifolia, Berle à feuilles étroites Berula erecta – peuvent former des peuplements denses ;
  • la qualité chimique des eaux : les herbiers à Callitriche à angles obtus Callitriche obtusangula caractérisent des situations médianes quant à la trophie des eaux (conditions méso-eutrophes à eutrophes) alors que l’apparition ou la prolifération du Potamot pectiné Potamogeton pectinatus signale un enrichissement excessif ;
  • la température : en cas de ralentissement du courant, les eaux peuvent se réchauffer fortement en été et favoriser le développement de certains faciès à Azolla Azolla filiculoides ou lentilles d’eau.
     

ESPECES INDICATRICES

espèces aquatiques

  • Callitriche à fruits obtus Callitriche obtusangula
  • Cératophylle submergé Ceratophyllum demersum
  • Potamot de Berchtold Potamogeton berchtoldii
  • Potamot crépu Potamogeton crispus
  • Elodée du Canada Elodea canadensis
  • Zanichellie des marais Zanichellia palustris
  • Fausse renoncule flottante Ranunculus penicllatus ssp. pseudofluitans(très rare).

espèces amphibies

  • Ache nodiflore Apium nodiflorum
  • Myosotis des marais Myosotis scorpioides
  • Sagittaire Sagittaria sagittifolia
  • Jonc des tonneliers Schoenoplectus lacustris
  • Cresson de fontaine Nasturtium officinale
  • Rubanier simple Sparganium emersum
  • Berle à feuilles étroites Berula erecta.

Le myosotis des marais (photo J. Terrisse)

 

VALEUR BIOLOGIQUE ET ESPÈCES ASSOCIÉES

Sur le plan botanique, on note la fréquence et, parfois, l’abondance de plusieurs espèces végétales devenues rares au niveau départemental ou régional : Sagittaire à feuilles en flèche Sagittaria sagittifolia, Berle à feuilles étroites Berula erecta, Rubanier simple Sparganium emersum, Fausse renoncule flottante Ranunculus penicillatus (seule mention  de cette espèce depuis 1980 en Charente-Maritime), Potamot perfolié Potamogeton perfoliatus (qui possède de belles stations encore dans la Charente toute proche), Oenanthe aquatique Oenanthe aquatica (proche ici de sa limite sud de répartition continue en France).


Sur le plan de la faune, l’habitat présente une valeur cruciale pour plusieurs espèces menacées : mammifères (Loutre, Vison), odonates (Agrion de Mercure Coenagrion mercuriale, Cordulie à corps fin Oxygastra curtisii), poissons (Lamproie de Planer Lampetra planeri).  

L'Agrion de mercure, un adepte des petites rivières propres (photo : E. Champion)

 

MENACES

La baisse des volumes d’eau circulant en été - du fait surtout des pompages agricoles - entraîne des dysfonctionnement plus ou moins graves qui altèrent l’habitat - réchauffement excessif des eaux, émersion estivale, assecs plus ou moins prolongés - alors que l’enrichissement des eaux (hypertrophisation) tend à appauvrir fortement la diversité des communautés végétales. L’envasement et la charge de matières en suspension peuvent aussi provoquer une régression des espèces caractéristiques.

 

ÉLÉMENTS DE GESTION

La gestion de l’habitat est étroitement liée à celle des milieux adjacents : gestion de l’eau au niveau du bassin versant, de la nappe alluviale et du bassin d’alimentation de la nappe phréatique. Des opérations ponctuelles d’entretien ou de réhabilitation peuvent également être à prévoir.

 

En savoir plus...


Fiche générique du Cahier d’Habitats National

Auteur : Jean Terrisse - LPO 2007
Crédit photographique : Emmanuelle CHAMPION, Jean TERRISSE
Cartographie SIG : Jean TERRISSE - LPO 2007