INTITULE OFFICIEL DE L’HABITAT
Forêts mixtes à Chêne pédonculé, Orme lisse, Orme champêtre,Frêne commun ou Frêne oxyphylle riveraines des grands fleuves
Frênaie alluviale en vallée de la Charente (Photo : E. Champion)
STATUT
Au niveau européen :
Habitat menacé (Annexe I de la Directive Habitats, code 91FO)
En région Poitou-Charentes
- Valeur patrimoniale régionale :
- Niveau de Rareté :
- Niveau de Menaces :
REPARTITION
Sur le site
Cet habitat n’est présent qu'en basse vallée de l'Antenne - dans la zone d’influence des grandes crues du fleuve - ainsi que sur les banquettes hautes du lit majeur de l'Antenne où il se mêle à l'habitat 91EO* selon les variations intraparcellaires du niveau topographique.
Sa distinction avec l’habitat 91E0 est toutefois délicate, voire souvent impossible.
Répartition de l’habitat 91FO sur le site
Sur les autres sites Natura 2000 français :
CARTE(source : fiche du Cahier dHabitats)
PHYSIONOMIE-ECOLOGIE
La diversité dendrologique de cet habitat est très faible et la strate arborescente y est constituée exclusivement de Frêne oxyphylle (Fraxinus angustifolia ssp.oxyphylla) et/ou de populations hybrides de cette espèce avec le Frêne commun (Fraxinus excelsior) dont certains individus peuvent atteindre 30 mètres de hauteur.
La strate arbustive est occupée par un manteau peu dense à Nerprun purgatif Rhamnus catharticus et Viorne obier Viburnum opulus dans les stations à hydromorphie moyenne ; en situation plus mésophile, le cortège est plus diversifié et comprend plusieurs arbustes à large amplitude écologique (non typiquement alluviaux) comme l’Aubépine monogyne Crataegus monogyna, l’Orme champêtre Ulmus minor, le Troëne Ligustrum vulgare, le Noisetier Corylus avellana. Dans ce faciès plus sec, le Lierre est constant et parfois abondant. Dans les stations fortement enrichies en nitrates (interface frênaie-cultures de maïs), un manteau franchement nitrophile à Houblon Humulus lupulus et Sureau noir Sambucus nigra remplace les 2 précédents. Au niveau de la strate herbacée, la Ronce bleuâtre Rubus caesius, la Grande ortie Urtica dioica, l’Oseille sanguine Rumex sanguineus, le Gaillet des marais Galium palustre, l’Angélique sylvestre Angelica sylvestris sont constantes ou, du moins, fréquentes. L’abondance des espèces de mégaphorbiaies et de roselières semble être par ailleurs un trait caractéristique local de l’habitat par rapport à d’autres régions de France.
La frênaie oxyphylle, qui est le type de boisement spontané le plus étendu sur le site, est visiblement une forêt post-pionnière occupant les espaces pâturés laissés vacants par l’abandon durant la 2ème moitié du XXème siècle des pratiques agro-pastorales sur de vastes zones aux conditions difficiles (accès, durée des crues).
Il s’agit d’une forêt alluviale de bois durs occupant le fond de lits majeurs larges et subissant des crues régulières en fin d’hiver et au printemps, plus ou moins longues et plus ou moins importantes (quelques cm à plus d’1m). Les sols sont des sols alluviaux peu évolués, limoneux ou limono-argileux où une nappe battante plus ou moins profonde détermine la présence d’un horizon réducteur (gley).
ESPECES INDICATRICES
- Arbres : Frêne oxyphylle Fraxinus angustifolia, Frêne commun Fraxinus excelsior et leur hybride, Orme champêtre Ulmus minor, Aulne glutineux Alnus glutinosa.
- Arbustes : Viorne obier Viburnum opulus, Nerprun purgatif Rhamnus catharticus, Aubépine monogyne Crataegus monogyna, Orme champêtre Ulmus minor, Saule roux Salix atrocinerea
- Herbacées : Ronce bleuâtre Rubus caesius, Grande ortie Urtica dioica, Oseille sanguine Rumex sanguineus, Gaillet des marais Galium palustre, Angélique sylvestre Angelica sylvestris, Grand liseron Calystegia sepium, Laîche acutiforme Carex acutiformis, Reine des prés Filipendula ulmaria...
Bourgeons noirs du Frêne commun
Bourgeons bruns du Frêne à feuilles étroites
VALEUR BIOLOGIQUE ET ESPECES ASSOCIEES
Sur le plan botanique, la frênaie oxyphylle n’abrite pas d’espèces végétales remarquables.
MENACES
La menace principale concernant l’habitat est son défrichement pour l’implantation de cultures céréalières avides d’eau (maïs) ou son remplacement par la plantation de peupliers euraméricains.
ELEMENTS DE GESTION
La priorité doit aller au fonctionnement écologique général de l’écosystème - maintien du caractère alluvial de l’habitat (persistance de crues régulières) - assorti de mesures de limitation de son artificialisation (pas d’extension de la populiculture au détriment de la frênaie naturelle).
En savoir plus...
Fiche générique du Cahier d’Habitats National
Auteur : Jean Terrisse - LPO 2007
Crédit photographique : Emmanuelle CHAMPION, Jean TERRISSE
Cartographie SIG : Jean TERRISSE - LPO 2007